Quʼattendez-vous de ce changement ?
Un fabricant devrait rester propriétaire des produits et des matériaux. Ensuite, il fera tout pour que ses produits soient aussi durables, réparables et faciles à démanteler que possible. Il les concevra de manière à ce quʼils puissent être facilement mis à niveau et ne doivent pas être jetés simplement parce quʼils ne sont pas compatibles avec des fonctions ou des produits plus récents. Cela nécessite un modèle commercial qui propose des produits en tant que services.
Les produits en tant que services. Est-ce que cela fonctionne ?
Nous avons déjà testé ce modèle à plusieurs reprises avec différentes entreprises, notamment Philips. Lʼaéroport de Schiphol à Amsterdam nʼachète pas des luminaires chez Philips, comme prévu initialement, mais de la lumière. Toute lʼinfrastructure dʼéclairage reste la propriété de Philips et tous les frais dʼentretien, y compris la facture dʼélectricité, sont également à la charge du fournisseur. Cela fonctionne parfaitement, avec des bénéfices pour les deux partenaires commerciaux.
Transposé à la salle de bains, cela signifie quʼun fabricant de sanitaires mettrait à disposition lʼensemble de lʼéquipement ?
Par exemple. Cela pourrait en outre signifier que les factures dʼeau et dʼélectricité dans la salle de bains seraient prises en charge par lʼentreprise sanitaire. Il serait donc dans son intérêt de développer des produits à faible consommation dʼeau et dʼélectricité.
Mais quʼen est-il des installations sanitaires des bâtiments ? À qui appartient le bâtiment si les conduites restent la propriété de lʼentreprise sanitaire et le carrelage celle du carreleur ?
Ce modèle de lʼéconomie de services ne fonctionne bien entendu pas avec la méthode actuelle de conception et de construction des bâtiments. Mais le changement fait partie des affaires. Lʼéconomie circulaire est un modèle pour lʼensemble de la société. Elle ouvre la voie à des formes nouvelles et surtout durables de production et dʼutilisation, mais nécessite également une compréhension différente des matériaux et donc de nouvelles bases légales.
Cela promet un processus assez long...
... et nous nʼavons pas le temps. Je suis contre lʼattentisme. Et jʼai une grande confiance dans lʼéconomie et sa capacité dʼinnovation. Mais elle doit comprendre la valeur des matériaux et de leur possession, et découvrir les avantages que cela représente pour elle. Elle sera ensuite en mesure dʼélaborer de nouvelles réponses.